TROISIEME REGROUPEMENT (rive Ouest) :
à Khor Ingi, le temple de Kalabsha, le spéos de Beit el-Ouali, le kiosque de Kertassi Un dernier regroupement est effectué derrière le Haut-Barrage d'Assouan avec pour implantation principale, le temple de Kalabsha. Le temple de Kalabsha A l'origine, cet édifice se situait au niveau du tropique du Cancer à une cinquantaine de km au sud d'Assouan. De chaque côté du fleuve, des roches formaient un défilé que les locaux appelaient "porte de Kalabsha". A l'époque grecque, la ville se nomme Talmis. Les fouilles de sauvetage de la R.F A. continuent une tradition commencée au milieu du XIXe siècle (expédition de Richard Lepsius de 1843 à 1848). En 1819, Kalabsha est répertorié par l'architecte Franz Gau. Maspero le décrit comme un des plus beaux temples nubiens de la Basse-Epoque et Henri Gauthier en fait une publication (Temples immergés de la Nubie 1911-1914). Aujourd'hui, il s'impose sur le site de Khor Ingi derrière le Haut-Barrage. Plus de seize mille blocs pesant de une à trente tonnes sont démantelés. Les fouilles de sauvetage permettent de trouver les vestiges d'une porte ptolémaïque aujourd'hui au musée de Berlin. Le roi Ergamène et l'empereur Auguste participent à la reconstruction du temple dont la première édition est réalisée sous Amenhotep II, souverain de la XVIIIe dynastie. Le temple, orienté est-ouest, possède un pylône d'entrée légèrement en biais par rapport à l'axe central. Un débarcadère avec un escalier de 72 m de long permet d'y accéder. Le temple est construit sur le modèle gréco-romain avec des murs d'entrecolonnement et des chapiteaux composites. Les parois sont recouvertes de bas-reliefs et de nombreux textes hiéroglyphiques. Le dieu majeur Mandoulis est représenté sous la forme du faucon assimilé à Horus (fils d'Isis et d'Osiris). - sur le pylône, deux mentions confirment la victoire du christianisme en Basse-Nubie quand le temple est transformé en église : "moi, le prêtre Paulos, ai prié ici pour la première fois".... et "ai dressé la croix pour la première fois en ce lieu". Une autre inscription fait référence au roi des Nobades, Silko. Le texte en mauvais grec mentionne la victoire du souverain sur une autre ethnie, les Blemmyes. Silko se serait converti au christianisme en 543 de notre ère.
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Temples and fortresses along the Nile Valley before the building of the High Dam of Assouan / Temples et forteresses de la vallée du Nil avant la mise en eau du Haut-Barrage d'Assouan
Gathering of the temples along the Nile valley after the building of the High Dam of Assouan / Regroupement de temples de la vallée du Nil après la mise en eau du Haut-Barrage d'Assouan
Kalabsha temple rebuilt by the German Federal Republic between 1961 and 1965 near the High Dam / Temple de Kalabsha reconstruit par la RFA entre 1961 et 1965 près du Haut-Barrage d'Assouan
Entrance of Kalabsha temple / Entrée du temple de Kalabsha
Tropic of cancer (called also door of Kalabsha) situated at about 50 km south from Assouan, where the temple had been built before (photo R. Keating 1960) / Tropique du cancer (appelé aussi porte de Kalabsha) situé à une cinquantaine de kilomètres au sud d'Assouan où avait été construit le temple (photo R. Keating 1960)
Kalabsha temple before its reconstruction near the High Dam (photo R. Keating 1960) / Temple de Kalabsha avant sa reconstruction près du Haut-Barrage (photo R. Keating)
Kertassi kiosk bound to shelter the bark used to carry the statue of the goddess Isis during the pilgrimage over Lower Nubia / Kiosque de Kertassi destiné à abriter la barque utilisée pour transporter la statue de la déesse Isis lors de pélerinages en Basse-Nubie
Kiosk of Kertassi (see the former picture) with hathoric chapiters / Kiosque de Kertassi (voir légende précédente) avec des chapiteaux hathoriques
Kiosk of Kertassi (see the former picture) with composite chapiters / Kiosque de Kertassi (voir légende précédente) avec des chapiteaux composites
The Kertassy kiosk in its natural background (Photo R. Keating 1959) / Le kiosque de Kertassi dans son environnement d'origine (Photo R. Keating 1959)
Kertassi quarriers situated on the western side of the Nile at about 50
km south from Assouan. The stones extracted had been used to build the
temple of Philae. The quarry has a shape of amphitheater. Two corners
with statues, give to the site, a special character (Photo Unesco/Mariani
1959) / Carrières de Kertassi situées sur la rive occidentale du Nil à
environ une trentaine de km au sud d'Assouan. Les pierres extraites ont
servi à la construction du temple de Philae. La carrière a une forme
d'amphithéatre. Deux niches ornées de bustes donnent à ce site un
caractère inhabituel (Photo Unesco/Mariani 1959)
Gerf Hussein temple which was situated at 90 km south from Assouan on the left side of the Nile. It has been dedicated to the god Ptah by Ramses II (Photo R. Keating 1960) / Temple de Gerf Hussein qui était situé à 90 km au sud d'Assouan, sur la rive gauche du Nil. Il fut dédié au dieu Ptah par Ramsès II (Photo R. Keating 1960)
Statue of Ramses II in the yard of the temple of Ptah of Gerf Hussein (Photo R. Keating 1960) / Statue de Ramsès II dans la cour du temple de Ptah de Gerf Hussein (Photo R. Keating 1960)
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- la cour péristyle présente quelques bas-reliefs dont Ptolémée IX offrant un champ à Isis,Mandoulis et Horus, tandis qu’Amenhotep II fait face aux dieux Mandoulis et Min. On trouve également des inscriptions romaines des IIe et IIIe siècles lorsque l'empire possédait des garnisons en Basse-Nubie. Le décurion Maximus fait graver cette prière : "Sois bienveillant, ô Mandoulis, et incline la tête vers moi pour exprimer ton assentiment ! Sauve-moi et sauve ma femme bien-aimée et mes chers enfants ! Je fais constamment appel à Toi pour que mes compagnons soient délivrés de toute maladie et de tout travail pénible et pour que nous puissions retourner dans notre patrie. Combien heureux sont les gens qui vivent dans la ville sainte de Talmis, aimée de Mandoulis, le dieu-soleil et qui est sous l'autorité souveraine d'Isis, la déesse à la belle chevelure et aux nombreux noms !"
- les décors de la salle hypostyle sont réalisés sous les règnes de Trajan et d'Antonin le Pieux (IIe siècle après notre ère). Ce sont des scènes rituelles d'adoration et d'offrandes aux dieux Mandoulis, Min et Khnoum. Apparaissent le dieu Dédoun, dieu de l'encens et le vénéré Imhotep, considéré à la Basse-Epoque comme un dieu guérisseur assimilé à Esculape.
- deux vestibules conduisent au Saint des Saints. Les décors sont des scènes d'adoration et d'offrandes classiques. Au revers du mur du fond du sanctuaire, Mandoulis est figuré à droite sous l'aspect royal avec couronne, sceptre et signe ankh et à gauche, sous l'aspect divin portant coiffure avec cornes de bélier, disque solaire et uraeus. Lors de son passage à Kalabsha le 27 janvier 1829, Champollion comprend la complexité du panthéon égyptien à partir du "Grand Etre" car "ces formes secondaires établissent une chaîne interrompue qui descend des cieux et se matérialise jusqu'aux incarnations sur la terre et sous forme humaine. La dernière de ces incarnations est celle d'Horus" Le Kiosque de Kertassi Ce kiosque, un reposoir de barque, fait partie des vestiges d'un ancien petit temple dédié à Isis. Il se trouvait à une dizaine de km au nord de Talmis (Kalabsha) et à 30 km d'Assouan, entre les temples de Débod (donné à l'Espagne) et Taffé (aujourd'hui à Leyden, Pays-Bas). Il aurait été construit à l'époque de Trajan (98-117 apr. J.-C.) par les architectes de Philae. Il ne conserve que quatre colonnes à chapiteaux composites et deux piliers hathoriques. Aujourd'hui son positionnement sur une légère élévation reproduit l'impression qu'il donnait sur son site d'origine. Il est fort probable que cette petite structure fait partie des sanctuaires qui accueillaient Isis lors des pèlerinages organisés par les populations nubiennes. La statue du temple de Philae était promenée dans toute la Basse-Nubie pour en bénir la terre. L'hémi-spéos de Beit el-Ouali ("la maison du Saint") Ce petit temple, au nord de la passe de Kalabsha, est construit sous Ramsès II. Une entrée, flanquée de deux tours, donne accès à une cour puis à un vestibule et un sanctuaire creusés dans le roc. Cette construction semble faire les délices de Champollion : "là, mes yeux se sont consolés des sculptures barbares du temple de Kalabsha, qu'on a fait riches parce qu'on ne savait plus les faire belles (à Talmis, il y avait encore de la polychromie sur les murs dont la couleur or), en contemplant les bas-reliefs historiques qui décorent ce spéos d'un fort beau style et dont nous avons des copies complètes. Ces tableaux sont relatifs aux campagnes contre les Arabes (Sémites de Cannaan, Syro-Palestiniens) et des peuples africains du pays de Koush de la troisième cataracte". Sa particularité est le rappel historique illustré dans la cour aujourd'hui à ciel ouvert. Les populations asiatiques et africaines sont dominées par le grand Ramsès. Sur la paroi sud, le vice-roi de Nubie escorté de ses officiers, présente les tributs nubiens : bétail, fauves, singes, gazelles, girafes et métal précieux sous la forme de lingots d’or circulaires. Sur la paroi nord, des scènes de guerre se déroulent en Syrie. Le roi monté sur son char poursuit des populations en fuite. Il attaque une forteresse et des Syriens implorent sa clémence. Il foule aux pieds des populations vaincues. Dans le vestibule, les scènes classiques d'offrandes montrent Ramsès en compagnie de divinités telles que Isis et Anoukis face à Horus de Bouhen et Selkis, ou Satis et Khnoum. Le sanctuaire abrite trois statues très détériorées, mais à l'instar des autres spéos, on peut supposer que le souverain est encadré par Amon et Rê-Hokharty. Le découpage et la réédification de ce spéos sont réalisés grâce à un don des Etats-Unis. De 1961 à 1965 l'Egypte en assure les travaux.
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