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LE TEMPLE DE PHILAE 

Ce temple, dédié à la déesse Isis, est construit  sur un îlot de la Première Cataracte en territoire nubien. Pierre Loti le nomme,  "la perle de l'Egypte", Champollion s'exclame "Tout y est moderne, c'est-à-dire de l'époque gréco-romaine, à l'exception d'un petit temple d'Hathor et d'un propylon engagé dans le premier pylône du temple,.....c'est ce qu'il y a de mieux". Philae est appelé par les Grecs Pi-Rek, prononcé par les Egyptiens Pi-Lek signifiant l'extrémité (septentrionale de la Nubie). 

Ce sanctuaire possède un lien étroit avec l"île sainte" de Bigeh consacrée à Osiris. A l'origine, cette dernière est séparée de Philae par un étroit chenal. Les prêtres d'Isis se rendent à Bigeh pour honorer le dieu assassiné en versant des libations sur les 365 tables d'offrande qui entourent le tombeau du dieu. Tous les dix jours, le clergé y transporte la statue d'Isis pour offrir du lait à Osiris. 

Les temples dédiés à la déesse semblent se développer au premier millénaire avant notre ère. Ce sont les Ptolémées qui associant la déesse égyptienne au dieu Alexandrin Sérapis, créent des centres cultuels importants. Le monde romain en est l'héritier. Le temple d'Isis à Sabratha (Libye) construit au IIe siècle de notre ère est un des exemples du culte isiaque dans le bassin méditerranéen. 

Dès la plus haute Antiquité, la légende d'Isis et d'Osiris paraît ancrée dans les croyances égyptiennes. On connaît l'épisode malheureux du roi Osiris, appelé "Ounnefer : l'être perpétuellement bon et parfait" assassiné par Seth et découpé en quatorze morceaux. Le membre viril est jeté dans le Nil et mangé par un poisson oxyrrhynque.  Isis, "la grande magicienne" reconstitue le corps de son époux avec l'aide de sa soeur Nephtys et du dieu Anubis. Elle se transforme en oiselle, descend sur le corps de son époux et lui permet de la féconder. L'éternellement bon et l'éternellement parfait, l'existant (le positif) s'imposent et perdurent. 

Il est possible qu'un culte isiaque ait existé sur l'île de Philae au Moyen-Empire. Des fragments de statues royales y ont été retrouvés. Champollion y découvre un bloc de remploi sur lequel est gravé le nom d'Ahmosis, roi de la XXVIe dynastie. Nectanebo 1er fait ériger un kiosque, reposoir de barque, supposant la présence d'un espace cultuel. Ptolémée Ier et Ptolémée II reconstruisent et décorent le Saint des Saints d'un temple orienté vers la Nubie d'où arrive l'Inondation. Un pronaos de 10 colonnes est ajouté au sanctuaire et fermé par un pylône. Ptolémée III et Ptolémée V érigent le mammisi (maison de la naissance). Ce dernier édifice est agrandi par Ptolémée VIII qui fait ériger une colonnade dans cette cour péristyle. Le pylône d'entrée date probablement de Ptolémée VI, son nom est inscrit dans le passage du môle ouest.

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From Est, greco-roman temple of Philae in the small island of the rocks of the First Cataract. It was dedicated to the divinity Isis. On the first row, the Trajan's kiosk (IIe J.C.) / Vu de l'Est, le temple gréco-romain de Philae sur une île parmi les enrochements de la Première Cataracte. Il était consacré à la déesse Isis. En premier plan, le kiosque de Trajan (IIe siècle après J. C.)

From the South, the colonnade of the first peristyle courtyard and the entrance pylon of the Philae temple / vue du Sud, la colonnade de la première cours péristyle et le pylône d'entrée du temple de Philae

In May 1968, Unesco endorsed the decision taken by the United Arab Republic to dismantle and re-erect the monuments on the neighbouring island of Agilkia which was sufficiently elevated to be above the maximum level of the water. Easy to recognized the temple by itself and the Trajan's Kiosk (photo Unesco/ Alexis N. Vorontsoff 1972 / En mai 1968, l'Unesco s'associe à la décision prise par la République Arabe Unie de déplacer et de reconstruire les monuments du temple sur l'île voisine d'Agilkia, assez élevée pour se situer toujours au-dessus du niveau maximum des eaux. Il est aisé de reconnaître le temple et le kiosque de Trajan (photo Unesco/ Alexis N. Vorontsoff 1972)

Pylon of the entrance of the Philae temple just out of the waters of the lake of the first dam of Assouan before the new flood. Some experts sent by Unesco study the salvage of the building (photo Unesco/ Laurenza 1959) / Pylône d'entrée du temple de Philae libéré des eaux du lac de retenue du premier barrage d'Assouan avant que ne survienne la nouvelle crue (photo Unesco/ Laurenza 1959)

The colonnade of the first peristyle courtyard out of the waters of the flood of the Nile ( photo Unesco/Laurenza 1959) / La colonnade de la première cours péristyle libérée des eaux de l'inondation (photo Unesco/Laurenza 1959)

The two first pylons seen from the North (photo Unesco/Albert Raccah) / Les deux premiers pylônes vus depuis le Nord (photo Unesco/Albert Raccah)

Au sud du temple, un double portique ornent les parties ouest et est, avec un espace consacré respectivement aux dieux Arensnouphis, Mandoulis et le vénéré Imhotep. 

 

Sur la partie est, le kiosque de Trajan et un petit temple d'Hathor complètent les bâtiments cultuels. 

 

Sur la partie nord, le temple d'Auguste et la porte de Dioclétien confirment la présence romaine. Deux églises témoignent du culte chrétien en complément de la grande salle hypostyle aménagée à cet effet. Cependant, grâce aux Blemmyes, le temple de Philae est le dernier à pratiquer le culte isiaque (jusqu'au VIe siècle de notre ère). En effet, ces populations se révoltent lorsque Théodose ordonne la fermeture des sanctuaires égyptiens. Un décret de l'empereur, en 388, les autorisent à venir adorer la déesse et à transporter sa statue pour bénir leur contrée.

Entre 450 et 540, deux cultes coexistent mais l'empereur Justinien met fin au culte isiaque. Il emprisonne les prêtres et l'évêque Théodose transforme le temple en une église qui est consacrée à Saint-Etienne. 

 

Grâce au monde nubien, Ie culte d'Isis avait sauvé la mémoire de l'Egypte. Il faudra attendre Champollion pour que son histoire renaisse et nous montre l'importance des cultures et des civilisations qui ont marqué toute la vallée du Nil.

 

 

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